Salut! Où en étions nous? Ah oui! Samedi: jour de l’achat des produits.
Les amplettes à Naga City
Après les 2h de route nécessaires pour rejoindre Pasacao, nous arrivons chez Tita Gina et Tito Ato accompagné de Tita Nati, Tita Salve, D’Angel et JC.
On nous avait préparé un gros repas. Bon à ce stade, nous commencions à être fatiguées du riz, matin, midi et soir et rêvions de manger des pâtes ou du pain. Cela dit, le repas était bon. Nous étions là surtout pour faire le point sur le déroulement des courses l’après-midi. C’est à ce moment-là que nous avions compris qu’il fallait être flexible et ne pas se fier à un planning.
Je vous explique. D’une part, les tarifs que Tito Ato nous avait donnés une semaine plus tôt n’étaient pas les bons. D’autre part, on nous a fait part de frais supplémentaires à supporter comme les salaires qui, après une longue discussion, sont devenus les repas des travailleurs qui devaient construire la route – initialement, ceux-ci étaient des volontaires et on nous avaient assurées que nous ne financerions que le matériel. Pire encore, ce jour-là nous étions censés acheter en priorité le nécessaire pour construire la route. Avec Tita Gina, nous avons appelé Tito Ato qui était absent et qui nous a appris qu’en fait, le matériel se trouvait près du village et non à Naga. -_-‘ Lors de la réunion nous nous étions mis d’accord sur le fait que c’était le plus urgent et le plus important. Pour respecter le budget et le projet, nous devions acheter avant toute chose ce matériel. Je vous rappelle que nous avions convenu de cela une semaine avant notre arrivée à Naga. Bref, nous n’avions plus le choix. Nous devions y aller à l’aveuglette, faire des estimations et garder une marge pour supporter les frais supplémentaires potentiels liés à la construction de la route.
Bien que longues, ces courses se sont bien déroulées. Nos estimations étaient finalement bonnes et nous avions trouvé tout ce dont nous avions besoin. On nous a offert des boissons gratuites (même en illimité dans un magasin type Conforama version Philippine) par les gérants des magasins où nous sommes allés. Je ne sais si ça faisait parti de la logique d’accueil des clients ou si c’est parce qu’on achetait beaucoup (beauuucouuup) de produits.^^
Bon après cette longue journée, nous pensions pouvoir acheter les jouets et nous retrouver un peu seules. Partout où nous allions, quoi que nous faisions dans ou hors du village, tout le monde nous regardait. Imaginez-vous en train de vous doucher après la plage devant une vingtaine de personnes qui vous entourent et vous regardent. Non, nous n’étions pas toutes nues !
Nous voulions aussi donner des nouvelles à nos proches.Eh oui! Au village il n’y avait pas de réseau, y compris pour les appels nationaux. Nous été obligé d’acheter un téléphone avec 2 entrées Sim.
La première carte sim du réseau Sun servait pour le village. Rien d’autre ne captait. L’autre était une carte du réseau Smart, elle ne captait qu’en ville. Le problème c’était qu’à partir de ce réseau je ne pouvais pas joindre d’autres réseaux. C’est un peu comme si avec Sfr on ne pouvait pas appeler des gens du réseau Bouygues! Vous imaginez la galère?!
Bref, nous avions hâte de nous rentré à l’hôtel, de nous retrouver et de passer nos coups de téléphone. Mais le moment n’était pas venu! Après les amplettes, on nous a fait comprendre que la journée n’était pas terminée. En effet, on devait faire un tour GK.
Visite des villages GK
Mis à part ces deux photos, je n’ai pas de photos de ces villages. D’une part, la plupart ressemblaient à ceux qu’on avait déjà vu.
D’autre part, dans l’un d’eux nous n’étions pas très à l’aise. Il s’agissait d’un bidonville dont le terrain n’appartenait pas à GK mais qui était parsemé de maisons GK. Isolé, il n’était accessible qu’à pieds. Alors que nous marchions à la recherche du responsable GK, je me suis faite accostée par un vieux villageois torse nu et complètement ivre ou drogué. Je me souviens, il s’est approché et m’a dit quelque chose du style: “tu es noir comme moi. Ça va?..” tout essayant de m’éloigner des autres. C’était creepy! Bref, avec la fatigue et l’agacement, et en voyant nos accompagnateurs GK restés impassibles, je sentais une boule de colère montée en moi. Finalement, on fait demi-tour et on apprend que le gas ivre était en fait le responsable GK. A ce moment-là je me suis dit que si le responsable GK, le chef du village, était comme ça, alors tout pouvait nous arriver. Les gens nous épiaient. Certes, comme je vous l’ai dit, à Pasacao aussi les villageois nous regardaient mais c’était un regard “sain”, curieux sans mauvaises pensées. Là, c’était clairement le contraire!
Dès lors, pour nous il était hors de question de rester dans le village, nous étions vraiment mal à l’aise et nous avons donc refusé d’aller plus loin et de visiter les maisons GK. D’ailleurs Titat Salve, notre deuxième maman, avait bien compris que ce n’était pas un lieu pour nous. Je pense que c’était la visite de trop.
Sur cette note assez négative, malheureusement, nous avons rejoint notre hôtel et mangé entre nous. Heureusement, nous avions pu acheter tout ce que nous voulions acheter, nous avions pu faire les cadeaux pour les enfants. Le bilan restait positif.
Réalisation des projets
Tous les achats enfin effectués, nous pouvions enfin passer à la phase pratique. Nous pensions nous mettre au travail directement mais ce fut un processus lent.
Les cadeaux:
Nous avons d’abord distribuer les cadeaux aux enfants. A notre arrivée et en voyant tous les sacs – le matériel de construction avait été amené par les Tita le jour même des achats, nous nous étions occupées des cadeaux la deuxième partie du week end – les enfants étaient super heureux. Ils étaient vraiment contents de nous revoir. Nous avons donc donné les cadeaux (livres, jeux de société, jeux de ballon…) le jour de notre arrivée.
D’ailleurs, nous avions acheté des petits ballons de basket et un grand. Les villageois, vraiment débrouillards, ont reconstruit leur panier qui était cassé. C’était assez impressionnant de les voir le construire. Je pense que manuellement, ils sont beaucoup plus doués de leur main que nous. Avec n’importe quel matériau il peuvent construire des tas d’objets!
Pour les plus petits, les ados ont monté un mini panier juste devant notre maison. C’était super mignon. Ils jouaient et voulaient qu’on regarde leurs prouesses.
L’école
Ensuite, avec l’aide des enfants nous avons installé les nouvelles chaises et tables de la Sibol School. Nous l’avions préalablement nettoyée de fond en comble bravant les lézards et les grosses araignées. Elle n’avait pas été utilisée depuis pas mal de temps parce qu’ils cherchaient un professeur et beaucoup de poussière, de boue et d’insectes s’étaient installés notamment avec les fortes pluies. Malheureusement, on a oublié de prendre la photo avant nettoyage.
La route et la Ferme agricole
Nous n’avons pas vraiment pu participer à la partie construction des 2 autres projets. Nous avions beau en faire la demande, les villageois et les responsables GK ne semblaient pas vouloir nous laisser effectuer des travaux manuels. Nous avions pu effectuer quelques tâches (une dizaine de minutes à chaque fois) le temps qu’ils nous prennent en photo et nous regardent avec curiosité ensuite c’était terminé.
Je pense que cela était lié à la perception qu’ils ont des travaux manuels. Pour eux, nous n’avions pas le statut de ceux qui faisaient ce type de travaux. Nous étions au dessus. Bon là, je parle plus en ce qui concerne Tita Gina (la femme de Tito Ato, le responsable GK). Ils ont un statut social et un standard de vie assez élevé. Cela se ressentait dans leur comportement. Par exemple, leur fille, très clair de peau comme Tita Gina, devait se balader avec un parapluie pour ne pas être exposée au soleil (même dans la mer!).
En ce qui concerne les villageois, je crois que c’était par rapport au soleil ou tout simplement la flemme d’aller défricher le jardin pour le préparer à accueillir le potager. Parfois, il faisait assez bon pour aller le faire mais non, nous restions sous la pagote. C’était un tout autre rythme de vie.
Feedback
Avec le récent typhon qui a frappé les Philippines en Août, nous étions vraiment inquiètes. Nous avons eu des nouvelles du villages. Ils n’ont rien, le typhon n’a pas frappé de leur côté mais ils ont cependant reçu les restes.
En ce qui concerne les projets, le typhon a ralenti la construction de la route et a retardé la création du potager. Nous attendons d’autres nouvelles. je vous tiendrai au courant.
A la prochaine!